Bleu céruléen est une vidéo enregistrée en studio avec une danseuse et acrobate, Justine Berthillod.
C’est une très courte vidéo qui dure le temps d’une respiration, mise en boucle.
Cette succession de respirations artificielles procure à l’image un caractère étrange. Nous attendons quelque chose, un geste, un sursaut, un mouvement, un bruit, mais il ne se passera rien, cette femme, restera allongée sur ce sol en béton avec comme seul indice de vie son souffle répété et son buste qui se soulève et redescend sans cesse.
Cette respiration nous installe dans une temporalité lente et lancinante. Il faut s’approcher et regarder la vidéo longuement avant de pouvoir y apercevoir un mouvement et être sûr qu’il ne s’agit pas d’une photographie.
Ici, le corps de la jeune fille est désarticulé, comme pourrait l’être celui d’un mannequin ou d’une marionnette. La lumière est artificielle, la pose est artificielle ; elle vacille entre réalité, mémoire et rêve.
Nées en en 1986 et 1992, Charlotte et Ludivine sont diplômées de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon en 2016. Elles vivent et travaillent entre Paris et Genève.
Elles ont notamment eu l’occasion de présenter leur travail à Topic (Genève), à la galerie Valérie Delaunay (Paris) et bientôt à la MAPRA (Lyon) et à la biennale de la jeune création (Mulhouse).
C’est lors de leur résidence dans les ateliers Picto (Genève) qu’elles entament des projets pluridisciplinaires alliant vidéo, performance et création sonore.
Par des environnements assourdis, elles proposent des atmosphères sombres et froides et poétiques, où les corps sont des marionnettes désarticulées, érotiques et presque mortes et où une perte de vitalité s’exprime par des éléments qui se dégradent et pourrissent. Les artistes proposent des installations dans l’espace où leurs lieux et leurs personnages s’incarnent. Elles intègrent les spectateurs au centre de l’œuvre, jouant de points de vue englobants.